LÉSIONS MENISCALES
Les ménisques sont deux structures en forme de croissant interposées entre le fémur et le tibia, qui servent à la fois de stabilisateurs et d’amortisseurs de l’articulation du genou.
Ils protègent ainsi le cartilage des excès de pression et donc de l’usure. Ils ont une consistance élastique assez dure, comme du caoutchouc.
Les ménisques peuvent soit se fissurer ou se déchirer après un traumatisme, soit s’user progressivement avec le temps. Dans les deux cas, un fragment plus ou moins important peut s’en détacher et parfois venir se bloquer entre le fémur et le tibia.
LESION TRAUMATIQUE AIGUE OU DEGENERATIVE?
Chez les patients jeunes, les lésions méniscales surviennent en général de façon subite. Il s’agit souvent d’un mouvement de pivot, d’un relèvement rapide de position accroupie ou assise, d’une accélération/décélération brutale, d’un soulèvement d’objet très lourd, d’une réception de saut etc..
Une douleur vive est ressentie, accompagnée parfois d’un blocage avec incapacité d’étendre et/ou de plier le genou complètement. Un épanchement plus ou moins abondant peut suivre au bout de quelques minutes à quelques jours. Les lésions méniscales dégénératives, elles, sont plutôt l’effet d’une usure progressive du tissu méniscal sur plusieurs mois ou années, avec des sollicitations mécaniques excessives à répétition.
Nous les rencontrons le plus souvent chez un patient de plus de 40 ans ayant des activités sportives et/ou professionnelles assez physiques: Footballeurs, randonneurs, maçons, assistantes maternelles etc.. Certains facteurs peuvent favoriser cette dégénérescence méniscale, tels le genu varum (genoux “Lucky Luke”) et la surcharge pondérale. Les douleurs sont assez chroniques, fluctuantes, d’installation progressive, et s’accompagnent d’un épanchement également fluctuant.
Il s’agit du ménisque médial dans la majorité des cas.
L’image typique à l’IRM est une “fissuration horizontale” du ménisque, accompagnée parfois de petits kystes méniscaux. Ceci peut constituer les signes annonciateurs d’une arthrose de l’articulation.
PRINCIPES DU TRAITEMENT :
Certes la résection chirurgicale de tout le ménisque lésé peut soulager rapidement les symptômes et pendant plusieurs mois, mais cela augmenterait considérablement les risques de dégénérescence arthrosique du genou. Nous cherchons donc actuellement à faire le maximum pour préserver le ménisque. Nous optons d’abord pour une suture méniscale à chaque fois que les chances de cicatrisation sont bonnes.
Quand il s’agit d’une déchirure non suturable (délabrement important, rupture ancienne, lésion en zone non vascularisée etc..), nous réalisons une excision minutieuse de la partie abimée uniquement (méniscectomie partielle).
Dans le cas d’une “fissure horizontale dégénérative”, le traitement non chirurgical est à prioriser, puisque l’usure porte en général sur la totalité du ménisque: Mesures d’hygiène articulaire, kinésithérapie, béquilles, infiltrations d’acide hyaluronique, infiltrations de PRP etc..
L'INTERVENTION :
Dans la grande majorité des cas, l’intervention est réalisée par arthroscopie: à travers deux mouchetures cutanées de moins d’un cm, une caméra (l’arthroscope) et des instruments de 4mm sont insérés dans le genou pour réaliser le geste chirurgical.
L’intervention est réalisée en ambulatoire le plus souvent.
Selon vos préférences et surtout vos antécédents médicaux, l’intervention se fait sous anesthésie générale ou sous rachianesthésie.
La fermeture cutanée se fait à l’aide de 2 points de suture.
SUITES POST-OPERATOIRES :
Vous sortez le soir même de l’intervention avec un pansement, une attelle au genou et des béquilles. S’il s’agit d’une suture méniscale, vous n’avez pas droit à l’appui du coté opéré pendant 6 semaines, le temps nécessaire pour la cicatrisation de la lésion méniscale suturée.
S’il s’agit d’une méniscectomie, vous pouvez appuyer normalement dès le premier jour. Les béquilles ne sont alors gardées que quelques jours, le temps de reprendre une marche normale. Dans tous les cas, il faudra mettre son genou au repos pendant les 3 mois qui suivent l’intervention, en évitant les activités mécaniquement contraignantes.
Des séances de kinésithérapie peuvent vous etre prescrites selon les cas afin d’entretenir vos muscles et de récupérer la souplesse articulaire.
Grâce à l’arthroscopie et au mode ambulatoire, les complications des interventions sur les ménisques sont devenues encore plus rares (de l’ordre de moins de 1 cas sur 1 000). En cas d’échec de cicatrisation après suture méniscale (environ 20% des cas), une deuxième intervention peut etre nécessaire pour retirer la partie qui n’a pas cicatrisé.